Réforme du financement du système de santé : les Chambres consulaires et l’inter-patronale alertent | CCI Nouvelle-Calédonie

Réforme du financement du système de santé : les Chambres consulaires et l’inter-patronale alertent

conférence de presse partenaires sociaux juillet 2022

Les Chambres consulaires (CCI-NC, CMA-NC, CAP-NC) et l’inter-patronale (Medef, FCBTP, U2P…) ont dénoncé ce jeudi 7 juillet 2022 le dépôt par l’Éveil Océanien au congrès de la Nouvelle-Calédonie, d’un projet de texte de réforme de la protection sociale pour le financement du RUAMM, en marge de la concertation menée avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. L’inter patronale a pris une décision « radicale mais justifiée », en annonçant l’interruption de sa participation au Comité de suivi de la réforme fiscale et aux instances paritaires dans lesquelles elle est représentée.

La proposition de réforme de financement du RUAMM, prévoyant d’augmenter de 10 milliards CFP les cotisations sociales, le déplafonnement du Régime Unifié d’Assurance Maladie et Maternité et l’abrogation des abattements de cotisation sociales existants, a fait vivement réagir les partenaires sociaux, qui militent et travaillent depuis plusieurs mois au sein du Comité de suivi de la réforme fiscale pour au contraire réduire significativement les prélèvements sociaux pesant sur le travail, pour relancer la consommation et sauvegarder les entreprises et les emplois. « Au-delà de formuler depuis des mois des propositions générant du rendement, nous sommes engagés dans un travail visant une réforme structurelle du système de santé, avec une grande vigilance sur les équilibres économiques qui seront issus des décisions. Au lieu de quoi nous sommes mis devant le fait accompli d’un projet qui va pénaliser les plus bas salaires, inciter au fléau du travail au noir, sans réelle mesure d’impact et sans aucune concertation préalable », tempête Mimsy Daly, présidente du Medef-NC.

Dénoncer « une logique purement mathématique »

L’inter patronale et les Chambres consulaires, qui appellent les groupes politiques du congrès qui n’ont pas participé au CSRF à ce jour à « reprendre un fonctionnement normal pour faire évoluer la situation économique et sociale du territoire, c’est-à-dire en concertation avec les partenaires sociaux », ont détaillé les mécanismes qui « mèneront dans le mur, sans jeu de mot », a synthétisé Sylvio Pontoni, patron de la Fédération calédonienne du BTP. Déplorant à la fois « la méthode, l’impréparation et le manque de concertation », a déroulé Stéphane Yoteau, président de la commission des finances de la CCI, ils ont détaillé la situation de leurs secteurs économiques respectifs. « En mode survie » dans l’hôtellerie-restauration, dont les charges sociales représentent 40 à 50 % des charges d’un établissement, déjà, et qui font face à l’explosion des coûts des produits de base, à l’heure même où les prêts Covid doivent être remboursés. Côté BTP, « en difficulté déjà bien avant le Covid », expose la FCBTP, le secteur a le regret de représenter « 1/3 des redressements judiciaires et liquidations à l’heure actuelle ». La Chambre d’agriculture et de pêche dénonce, elle, « une suppression de l’exonération des charges sociales qui va particulièrement impacter la main d’œuvre agricole très peu qualifiée, et fragiliser un secteur qui doit déjà se relever d’aléas climatiques hors-norme ces dernières années. » L’impact social du texte proposé par l’Éveil Océanien est estimé à 22 000 travailleurs indépendants, dont la moitié sont des artisans. « En province des îles, le revenu mensuel a déjà chuté de 19 % l’année dernière, et 40 % des artisans touchent moins que le SMG », a précisé Elizabeth Rivière, présidente de la CMA-NC. Après l’augmentation de la Contribution calédonienne de solidarité actée fin juin, les partenaires sociaux en quittant la table des négociations, entendent attirer l’attention sur un texte « représentant un risque avéré de faire couler le système économique qui finance le système de santé calédonien ».
 

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